Alors Rakka et les autres aspirent à un Ailleurs, mais face aux impitoyables murs titanesques qui enclosent ce terne village, elles envient les oiseaux qui déploient librement leurs membres au-delà de cette prison spirituelle et ne sont affublées pour maigre compensation que d’ailes atrophiées et inutiles, qui entonnent silencieusement un hymne d’une cruelle ironie. Clouées au sol, elles apaisent leurs maux dont l’ignorance est seule mère grâce aux livres de la bibliothèque, faute de mieux, mais demeurent tristement cloîtrées dans cette cage imperméable à la connaissance et à la métaphysique.
Ainsi ne peuvent-elles percevoir de cette cristallisation du monde terrestre qu’un reflet, qu’une représentation, dont la signification leur échappe. Néanmoins, dans cette nuée de symboles mystiques, cette vie simple, ce contexte rural, il leur est permis de capter l’essence de la vie. Aussi les contours du miroir du monde projetant cette Lumière se distinguent-ils le mieux dans cet animisme, cette attribution d’une nature sacrée à toute chose et dans ce tourment d’une vie antérieure baudelairienne.